Cheveux courts, lunettes et sourire en coin, Léokadie est discrète mais pleine d'humour. Des traits fins, un univers onirique mais pas naïf, souvent inspiré par le règne animal, et qui évoque parfois le tatouage, elle a su se forger une vraie identité artistique. Jusqu'au 19 avril, elle expose de nouvelles oeuvres, réalisées cette fois à quatre mains avec le photographe Cahuate Milk.
Alors, de retour sur Montpellier?
A la base je suis originaire de Champagne mais en effet j'ai passé mon enfance et mon adolescence à Montpellier . Puis, à 20 ans, j’ai voulu "monter à la capitale"...pour au final atterrir à Liège, en Belgique, où j'ai commencé mes études en Arts appliqués , section illustration . Puis, quand j’ai obtenu mon diplôme, je suis allée vivre à Lille, puis à Paris, pour au final revenir au bercail pour mes 30 ans.
Tes dessins font souvent penser à des tatouages...
Un tatouage est à la base un dessin, alors ça me semble assez logique que mes dessins évoquent le monde du tattoo (sourire). C'est vrai que j'’ai pas mal de personnes qui veulent que je leur dessine leur tatouage, ce qui reste un honneur pour moi. J’avoue que j’ai essayé la machine à tatouer mais, pour le moment, à part des oreilles de pauvres cochons défunts , je n’ai touché rien d’autre! Chacun son job, et c’est très bien comme ça (rire)!
Quand tu ne crées pas, tu déprimes...
C’est totalement faux, je suis capable de déprimer même en créant (rire) ! Mais il faut avoir une sacrée force de caractère pour pouvoir faire ça Plus sérieusement, c'est vrai. Le dessin est mon moyen d’expression. Dessiner peut me faire déprimer aussi bien entendu. Arrêtons de croire que, vu que c’est une passion, on est toujours ivre de plaisir quand on crée. Il y’a des moments où c’est chiant, où ça demande beaucoup d’efforts , où on a pas envie... Mais après on se souvient qu'on s'est battu pour ça et que de toute manière on sait faire que ça . Et puis si je ne dessinais pas qu'est-ce que je pourrais faire? Du tricot? Des enfants?
Comment s'est déroulée cette collaboration avec Cahuate Milk?
Ce fut un travail intéressant mais, pour ma part, compliqué au début. Je n’avais plus l’habitude de la contrainte mais la contrainte permet de surpasser bien des choses, et au final j’ai trouvé ça très plaisant et amusant . Et puis Cahuate Milk sait me supporter , et ça c’est pas donné à tout le monde! Pour ce projet, il a géré toute la session photo et après c'était à moi de broder autour du sujet. Ensuite, en sens inverse, je lui donnais un dessin et lui faisait un travail de composition photographique.